mercredi 1 juin 2011

Dans une chambre ronde

On peut associer aux Grecs la création de la démocratie, avec leurs assemblées publiques durant lesquelles tout citoyen était convoqué. Depuis, dans ce « nouveau monde civilisé » se sont formés des groupes de gens qu’on aura nommés « partis. » Une démocratie ne serait-elle pas favorable à des groupements pusillanimes de politiciens si elle était guidée par un leadership exemplaire, des convictions ineffables, un sang-froid inexorable et des individus humains et indépendants? La perte d’individualisme et le favoritisme face aux partis plus expérimentés provoquent ce questionnement.
D’abord, dans ce monde où l’individualisation, tant dans les blogues que dans l’expression artistique, fait rage, des candidats qui se représenteraient et qui se distingueraient par leurs convictions et leurs valeurs personnelles seraient beaucoup plus représentatifs de la vaste population multiculturelle dont nous sommes fiers au Canada. Si on s’imaginait député non pour se cacher derrière une idéologie déjà construite par un parti, mais plutôt pour montrer une passion pour ce que tiennent à cœur les résidents desquels on sera porte-parole, on aurait fait un progrès énorme. De plus, comme toute personne acquiert une maturité avec l’âge, le candidat ferait mûrir ses convictions, sauterait d’une politique de droite à gauche ou de gauche à droite, selon la nécessité des enjeux. On se souviendra sûrement des dernières élections durant lesquelles les impopulaires Gilles Duceppe et Michael Ignatieff perdaient du terrain à vue d’œil, tandis que Stephen Harper et Jack Layton en gagnaient à perte de vue. Les Canadiens votaient-ils, alors, pour une représentation à la tête du pays, en démontrant leur soutien à quelqu’un de la région qui s’était affublé les mêmes couleurs que celui-ci, notre réel représentant? Si le changement d’idéologies se faisait et que les partis étaient complètement dissous, certains citoyens décideraient de ne pas afficher leur visage dans la ville, de peur que leur propre voix soit mise à nu. C’est ensuite que jailliraient du néant les leaders qui, si on en croit la population canadienne, avaient l’air de se cacher depuis longtemps. Le vote des députés se ferait indépendamment du vote du Premier ministre, qui serait choisi par ses derniers.
Ensuite, même si certains d’entre vous, toujours sceptiques, se demandent pourquoi les politiciens, s’ils croient, comme l’auteure de ce texte, à un Canada sans partis, ils devraient se lancer comme indépendants. Bien pensé, mais la vie d’un parti mineur, c’est-à-dire un parti à moins de douze sièges au Parlement, est sans cesse piétinée par les partis plus « crédibles » ou « traditionnels. » Elizabeth May, leader du Parti vert, n’a pas participé au débat des chefs de 2011 : elle n’avait aucun siège dans la Chambre des Communes. Si les députés étaient tous différents, ils seraient tous pareils, si bien que l’intégrité des politiciens ne serait pas corrompue par le passé de la couleur de leur cravate. Imaginez maintenant le contraire du multipartisme : un gouvernement, un régime parlementaire d’une seule et unique équipe. C’est ce qui est arrivé au Nouveau-Brunswick en 1987, lorsque les Libéraux ont occupé la totalité des cinquante-huit sièges de l’Assemblée législative. N’ayant aucune opposition, la prise de décisions devenait soudainement plus simple et facile…
Bref, il ne reste à dire qu’à cause des problèmes reconnus par une grande majorité, un changement majeur est de mise pour qu’enfin, on se représente pour le peuple et qu’on se débarrasse des préjugés face à certains partis. Un meilleur Canada, une démocratie plus pure: voilà ce qu’on obtiendrait si les libéraux se conservaient et les conservateurs se libéraient… dans une nouvelle démocratie.

1 commentaire:

  1. Francois Lepage24 avril 2012 à 05:09

    Tes idées sont très bonne même si je suis pas completement d'accord. Ton vocabulaire est incroyable et la structure de ton texte est tres bon. Ces un sujet très interessant!

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